Le petit livre noir des grands projets inutiles

Camille. Si vous avez l’occasion d’aller sur le site de Notre-Dame-Des-Landes, vous rencontrerez probablement ces militants-habitants-squatteurs de la Zone À Défendre qui s’opposent au projet du nouvel aéroport de Nantes. Si vous leur demandez leur nom, ils s’appellent immanquablement Camille, nom indifféremment masculin ou féminin, permettant de conserver l’anonymat à l’égard des forces répressives tout en affichant une expression collective. C’est sous ce nom que divers auteurs ont choisi de recenser quelques projets publics dont l’utilité peut être largement questionnée. Centrales nucléaires de nouvelle génération, aéroport du Grand Ouest, voies TGV, autoroutes, contournements routiers, incinérateurs, tours de prestige, élevages intensif… À chaque fois le même scénario : des élus « visionnaires » passablement mégalomanes désirant laisser leur trace dans l’histoire. Ces projets sont presque toujours adossés à des partenariats avec le secteur privé et grassement subventionnés par des fonds publics. Pour que la société privée d’exploitation obtienne le rendement à deux chiffres tant espéré, ces projets exigent toujours plus de trafics, de consommation et de pollutions… À l’exact opposé des proclamations des mêmes politiques sur le développement durable. À chaque fois, ce sont de nouvelles terres agricoles qui font les frais de cette frénésie. La Planète est à défendre. Les Camille s’y emploient en créant deux, trois… de nombreuses Zones À Défendre qui permettent de contester cette logique mortifère de l’indispensable croissance créatrice d’emplois.

Le petit livre noir des grands projets inutiles de Camille, Éditions Le passager clandestin, 125 pages, 7 euros.

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