L’indispensable fantôme Jean-François Vilar

Déjà, il y a le titre. Nous cheminons entourés de fantômes aux fronts troués. Une déclaration qui se suffit à elle-même. Mais il y a plus. Il y a Victor B., photographe forcément en proie aux désillusions des années noires : la période 1980-1990, fil conducteur dans ce Paris, à jamais héroïne des romans de Jean-François Vilar, comme Barcelone pour Montalban. Il y a aussi la rencontre avec les surréalistes et les affrontements entre stals et trotskos. Lesquels, dans ces années de plomb que sont les années 30, se soldent à coups de flingots, parce que nous sommes dans cette querelle dramatique de la famille communiste. Et, enfin, il y a cette écriture fondamentale, d’une facture à la fois simple, musicale et urgente. Aujourd’hui, Jean-François Vilar est malheureusement devenu un fantôme à son tour. Mais sa prose est vitale à bien des égards.

Jean-François Vilar, Nous cheminons entourés de fantômes aux fronts troués, éd. Seuil, 475 pages, 21,40€.

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