En juin dernier, à l’entrée du Vieux-Port
de Marseille, au pied du Fort Saint-Jean,
le MuCEM a ouvert ses portes aux Marseillais
qui se sont pressés en nombre
pour le découvrir dès le premier week-end. Ce bâtiment est l’oeuvre
de l’architecte Rudy Ricciotti. C’est une
des plus belles émotions architecturales
de ces dernières années. L’implantation
du bâtiment, sa relation avec le site – la
mer, les collines, le ciel, le port et le fort
–, la poésie de sa voilette noire, le plaisir
de la promenade offerte, font de ce bâtiment
une très belle histoire.
Cette audace formelle, cette sensibilité
est une prise de risque qui peut avoir ses
ratés. Il y en a. La proportion et l’atmosphère
du hall d’entrée ne sont pas tout
à fait convaincantes. L’angle arrondi du
bâtiment en verre est vraiment incertain.
Mais franchement, on s’en fout. Le Mu-
CEM est une pure merveille. Il y a de la
force et du courage dans cette construction
pourtant subtile. Le béton, matériau
de prédilection de Ricciotti, est ici dans
tous ses états : super maitrisé, technologique
ou brut de décoffrage, poli, moulé
ou rugueux. La passerelle, morceau de
bravoure, est gentiment allégée par des
perforations qui reprennent la forme
d’une bulle de béton.
Le MuCEM sera certainement l’emblème
de Marseille parce qu’il fait vivre
ensemble les époques et qu’il est d’une
poésie rare. Ouf ! Il remisera à sa place
la tour de la super star irakienne (une
femme) Zaha Hadid qui était en train de
devenir la porte de la ville. L’architecture
n’est pas totalement sans intérêt. L’objet
lui est sans raison. Une idée de modernité
plaquée à Marseille. Il faut parfois se
méfier des stars mondialisées.
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