La New Left Review en français, mais quelle bonne idée !

Il faut saluer cette excellente initiative de la Revue Agone de publier chaque année une sélection d’articles entièrement tirés de la prestigieuse New Left Review (NLR).

Depuis plus de cinquante ans, la NLR s’est imposée comme l’un des lieux majeurs de la pensée critique à gauche, non seulement en Grande Bretagne mais aussi dans tout le monde anglo-saxon et au-delà. Peu de revues peuvent prétendre couvrir avec tant d’exigences des domaines aussi variés que la politique, l’économie mais aussi la philosophie, la sociologie ou encore l’esthétisme tout en étant soucieuse de ne pas se cantonner au monde occidental.

On peut résumer ainsi l’approche NLR : refuser tout accommodement avec le système dominant ainsi que les manière d’en sous-estimer la puissance. « Pour toute revue prenant au sérieux le mot « gauche », l’une des tâches les plus délicates et les plus difficiles serait de retisser des liens de sens entre ce siècle et le précédent. Le chemin n’est encore guère balisée », écrit Perry Anderson [[Pour les œuvres récemment traduites en français, on pourra lire Les origines de la postmodernité aux Prairies ordinaires et Le nouveau vieux monde chez Agone.]] (rédacteur en chef de la revue de 1962 à 1982 puis de 2000 à 2003) dans l’un de ses éditoriaux. Depuis sa création, la revue a eu pour contributeurs réguliers des figures majeures de la gauche radicale comme Eric Hobsbawm, David Harvey, Frederic Jameson ou encore Nancy Fraser, et c’est en son sein que des textes aujourd’hui canoniques sont apparus pour la première fois.

Ce premier recueil d’articles en français comporte en ouverture deux éditoriaux, l’un de Perry Anderson, l’autre de l’actuelle rédactrice en chef Susan Watkins dont chacun pourra apprécier l’ampleur et la profondeur de vues. Les autres articles sont consacrés à la crise du capitalisme ouverte depuis 2008 avec des approches parfois un peu différentes mais toujours d’une rare exigence sur le terrain intellectuel.

Agone/NLR n°49, éditions Agone, 20 €.

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