Le rockabilly n’est jamais vraiment mort. Depuis les premières saillies d’Eddie Cochran et de Carl Perkins (le jumeau maudit d’Elvis Presley chez Sun records), cette forme brutale et séminale du rock’n’roll, versant blanc et « white trash » (dans la continuité du hillbilly, interprétation prolo de la country), a continué à hanter de manière récurrente les couloirs du château hanté de la musique populaire. Régulièrement des groupes reviennent donc jouer aux fantômes à rouflaquettes, banane gominée et chemise noire satinée, souvent en provenance de la perfide Albion (qui se souvient de Crazy Cavan, héros des Teddy boys et autres rockeurs anti-mods). Nous avons ensuite eu droit aux Stray Cats, puis débarquèrent les « psychos » dans le sillage des Météors qui y injectèrent le métal urbain du punk. Aujourd’hui les Angry Cats s’inscrivent dans cette veine du « make it new » (faire du neuf avec du vieux) et sortent leur premier ep (cd 4 titres), avec exclusivement des compos persos (ce qui est plutôt rare dans une scène qui cultive la nostalgie et l’art – souvent plaisant – de la reprise). Emmené par Fred Alpi, habituellement plus connu pour sa folk militante (autre singularité dans un milieu travaillé parfois par de sombres passions réacs), le combo délivre une prestation carrée et enflammée des plus convaincantes. En attendant de vérifier la bonne surprise sur la longueur d’un album, à ne pas rater sur scène.


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