Le viol de l’invisible, au cinéma

C’est une lame de fond, comme un mouvement mondial de libération qui n’aurait ni cheffe, ni organisation, une convergence de paroles fracassant le silence, une irruption de visages rendant visible l’invisible. Après l’affaire DSK, l’émotion internationale suscitée par la mort d’une jeune indienne des suites d’un viol, le Manifeste des 313 femmes déclarant avoir été violées ou encore le succès de romans tel qu’Une semaine de vacances de Christine Angot, voici la sortie en France du film israélien de Michal Aviad, Invisible. Intimiste, juste, remarquablement interprété, il combine des faits réels, les crimes commis en 1978 à Tel Aviv par un violeur en série, et de fiction. Deux femmes victimes du même homme se croisent et se rencontrent. La peur, la mort, l’enfermement les heurts de la sexualité et de la vie sentimentale : le film esquisse ce que le viol brise, durablement, et traite de l’impossible ou difficile verbalisation. Il montre que la parole libère des démons, canalise la colère, permet la reconstruction. Invisible vient d’être remarqué dans de nombreux festivals de films internationaux, de Haifa à Cracovie, de Berlin à Créteil. Emouvant.

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