La plupart des prix littéraires ont eu le nez creux cette année, et particulièrement le prix Médicis en consacrant Emmanuelle Pireyre avec « Féérie générale » : un roman moderne, un roman collage qui arrive à tenir debout, en l’absence néanmoins de récit diégétique (pour parler comme les pros), c’est-à-dire d’histoire (pour parler comme tout le monde) et de personnages récurrents. Ce qui fait pourtant qu’on dévore ce montage, ce copier-coller d’historiettes glanées un peu partout, c’est qu’il illustre parfaitement le Zeitgeist (pour parler comme les pros) c’est-à-dire l’esprit du temps (pour parler comme tout le monde). De la crise économique au monde du travail, du bouleversement de nos sexualités par l’irruption du virtuel, de l’univers culturel qui nous englobe et nous sépare en même temps, tout est là, sans drame, de nos vies actuelles et néanmoins émouvantes. Un chef d’œuvre.
Féérie générale par Emmanuelle Pireyre, Editions de l’Olivier, 19 €.


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