Dessine-moi un tombeau

Dessiner une tombe : les architectes qui se veulent des artistes de l’éternel, sont naturellement attirés par le dessin de ces petits temples laïques posés comme des témoignages pour la postérité.

Longtemps imaginés comme des chapelles miniatures, les tombeaux célèbrent les familles de notables, mais avec la sécularisation de la société, la tombe se fait moins solennelle, moins ostensiblement religieuse, plus personnelle. Et dans le genre, le cimetière du père Lachaise offre quelques belles réalisations. Malgré la prédominance d’un style pompier, certaines sépultures valent le coup d’oeil. Celle-ci par exemple, dessinée en 1815 par Pierre Clochar pour Gaspard Monge.

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Trace laissée pour l’éternité, la tombe doit exprimer la personnalité du défunt même si parfois l’édifice « hommage » aux grands hommes peut ne pas manquer d’humour comme celle de Parmentier simplement ornée de deux plants de pommes de terre.

Autre symbolique, autre style : la tombe peut aussi témoigner des sentiments des survivants. Le grand architecte portugais Alvaro Siza confiait être rentré chez lui en apprenant la mort de son père pour dessiner sa pierre tombale. Celle du réalisateur Kurde Yilmaz Guney est un manifeste de l’absence. Parallélépipède vide, signifié par les angles en inox reflétant le ciel et l’air, cette tombe est LA tombe moderne.

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