Tous les matins, Thomas Legrand s’invite au p’tit dèj chez les auditeurs de France Inter pour leur causer politique. Certes, 7h45 c’est tôt (pour tout le monde) et il n’est pas facile d’avoir chaque jour quelque chose à dire, mais est-ce une raison pour dire n’importe quoi? Ce matin, l’exercice était contorsionné. Pas de la haute voltige intellectuelle, mais une prouesse de mauvaise foi, et seuls les auditeurs ayant déjà bu leur café étaient à même de suivre les méandres de la pensée politique du chroniqueur.
Le sujet du jour? Le droit de vote des étrangers évoqué ce week end lors du congrès du PS. Thomas Legrand est pour. En revanche, il est très très colère sur les stratégies retenues pour y parvenir. Au pilori : les 75 députés socialistes signataires d’une pétition en faveur d’une loi pour acter ce droit. C’est le moment de se resservir une tasse. Selon le journaliste, pour que le projet aboutisse, la gauche ne doit pas en faire « un étendard symbolique, une victoire politique sur la droite ». Gnhfff, mais questcequidit? En substance, que ces vilains députés en mettant le sujet sur la table gênent les tractations en coulisse conduites par le gentil pouvoir pour obtenir le consentement de 50 députés de droite, nécessaires à l’obtention des 3/5 au parlement. Thomas Legrand est un nostalgique de la 3e république.
À Regards, n’en déplaise au chroniqueur d’Inter, on pense qu’il sera d’autant plus difficile pour la droite de voter contre ce droit tant que le débat sera sur la table. Et qu’il en allait de l’honneur de ces députés et des militants socialistes de rappeler ce week-end cet engagement du candidat Hollande, soutenu également par le Front de gauche, Europe Ecologie et la majorité des Français.
À Thomas Legrand qui déclarait ce matin qu’« Exiger l’impossible sur le champ est souvent l’arme la plus efficace pour que rien ne se passe », nous répondons que se coucher sans rien demander est l’assurance d’y parvenir.
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