Cinquante nuances de Grey, par Arnaud Viviant

Il y a un intérêt, bien sûr autre que littéraire, à lire le livre porno soft dont tout le monde parle, déjà écoulé à plus de 40 millions d’exemplaires sur la planète. Cet intérêt, c’est le SM, c’est-à-dire une sexualité fondée sur le contrat. On peut en faire une lecture politique, en signalant qu’aujourd’hui nos vies sont entièrement régies par des contrats, qui sont à peu près tous rédigés dans le même sens : tous les pouvoirs ou presque pour celui qui rédige le contrat (le patron, le dominant) et que des devoirs et de l’obéissance pour celui qui le signe (la soumise, l’ouvrier, le salarié, l’écrivain, etc.) Toutefois, comme l’a expliqué Hegel, dans sa célèbre dialectique du maître et de l’esclave, arrive un moment où le maître devient l’esclave et de son esclave, jusqu’à la révolution, et la réalisation d’une égalité entre maître et esclave. C’est tout l’objet de cette saga en trois tomes (comme les 3 moments hégéliens ?) écrites avec les pieds, mais qui libère la tête, et qui sait… le cul aussi.

E.L. James, Cinquante nuances de Grey (éd.Lattès), 17 euros.

Pour un autre point de vue, voir l’édito-vidéo de Clémentine Autain : Misère littéraire et clichés sexuels.

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