Jusqu’au 8 octobre, dans la région marseillaise, se tient le festival Films Femmes Méditerranée (FFM). Septième édition d’un évènement culturel unique par son double caractère.
Créations. S’il existe de nombreuses rencontres consacrées au Film de femmes (dont celui de Salé au Maroc et, bien sûr, celui de Créteil en région parisienne, tous les deux partenaires de FFM) et des structures vouées à la création cinématographique dans la région méditerranéenne (en particulier l’excellente association aflam consacré à la « diffusion des cinémas arabes » – http://aflam.fr ), il manquait une synthèse des deux thématiques. Elle existe depuis 2006, année où est né à Marseille, le festival Films Femmes Méditerranée (FFM). Avec un objectif: «Mettre en lumière le travail en cinéma des femmes de la Méditerranée».
«Cette double spécificité a un sens particulier puisque nous sommes dans une région où il reste des progrès à faire sur la place et le statut des femmes», estime Sophie Cassar, directrice artistique du FFM. Ne revendiquant ni le titre de festival militant ni celui de festival alternatif, elle entend que le FFM permette d’aborder «tous les sujets sur la place, le statut et la représentation des femmes dans les sociétés méditerranéennes». En résulte, pour cette septième édition, une programmation impressionnante. Tant du point de vue géographique avec une quinzaine de pays représentés (Algérie, Bosnie, Egypte, Espagne, France, Grèce, Italie, Iran, Israël, Palestine, Portugal, Roumanie, Tunisie, Turquie) que du point de vue du genre: fictions, court et long métrages et documentaires. Au total, plus d’une trentaine d’œuvres sont présentées (le festival a commencé le 25 septembre). «Nous sommes attachés à la fiction mais nous pensons que la question des femmes n’est pas déliée des sociétés dans lesquelles elles vivent, donc le film à propos politique et le documentaire ont autant leur place dans notre programmation que les films qui se détachent complètement des enjeux sociétaux ou politiques», résume Sophie Cassar. Des films du répertoire, sont également au programme: cette année, hommage aux actrices avec Stella femme libre de Michael Cacoyannis avec Mélina Mercouri et Pain, amour et fantaisie de Luigi Comencini avec Gina Lollobrigida.
Comme tous les « petits » festivals, le FFM jongle avec les contraintes économiques. Attaché à une programmation favorisant les films encore peu vus (cette année, hors les classiques, seuls trois ne sont pas des inédits en France), le festival se retrouve souvent confronté à la délicate question du sous-titrage (coût minimum: 1500 € pour un film). Mais les partenaires sont nombreux, le public au rendez-vous – une centaine de spectateurs par soirée. Et, à raison de deux projections par soirée, bien souvent accompagnées d’un concert ou d’un débat avec des réalisatrices et/ou actrices, des tarifs attractifs (un pass à 20 € pour 4 séances) et une partie de la programmation hors les murs (Hyères, La Ciotat, Aix), le FFM semble avoir trouver une formule appelée à se péreniser.


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