Les périphéries du vote.
Dans son dernier ouvrage Le Retour du peuple [[Le Retour du peuple, de Clémentine Autain,
éd. Stock, 111p., 12,50 €.]], la codirectrice
de Regards compare les trajectoires
des banlieues et des lointaines périphéries.
Extrait.
« La mondialisation en cours place les
métropoles au cœur du processus de
création et de distribution de la richesse.
Elle se traduit aussi par le déclin des
petites villes qui n’ont pas les atouts des
grandes villes pour jouer leur carte dans
la grande concurrence des territoires. Il faut
mesurer les effets sur les constructions
politiques de telles bifurcations. L’avenir
ne se présente pas de la même façon
pour l’habitant d’une ville moyenne
aujourd’hui en déclin et pour le
banlieusard qui anticipe l’arrivée du
métro ou du tramway dans son quartier.
Ils vivent dans des lieux qui ne sont pas
sur les mêmes trajectoires, ce qui a des
conséquences à tous niveaux. J’avance
l’hypothèse que la révolte des banlieues
de l’hiver 2005 était l’une des premières
manifestations politiques de ce
phénomène de métropolisation. Elle
exprimait une impatience devant une
réalité toujours tangible, celle des inégalités
territoriales et sociales. Mais elle disait
aussi combien cette réalité était devenue
inacceptable, illégitime. Comme en
temps d’embellie économique où les
salariés ont eu la force de réclamer des
améliorations sociales, les jeunes des
banlieues ont senti que la métropolisation
en cours leur donnait la possibilité de
contester ces inégalités. »




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