Servitude

Enseignant, un métier en mutation.

Une tribune de Cécile Robelin, 35 ans, professeure de Français dans un collège de Drancy (93).

Les enseignants sont aujourd’hui évalués en partie par leur chef d’établissement (note administrative) et par un inspecteur (note pédagogique). Une nouvelle réforme prévoit la disparition de cette note pédagogique ; l’évaluation des professeurs reposerait alors entre les seules mains du principal/proviseur.

Or l’inspecteur est censé être un spécialiste dans la discipline qu’il inspecte, contrairement au chef d’établissement qui n’est même plus systématiquement issu du monde enseignant.

Si l’évaluation appartient au chef d’établissement, cela signifie :

– que les compétences et connaissances disciplinaires ne sont plus centrales pour enseigner. On peut juger de la valeur d’un enseignement sans rien comprendre à ses contenus.  
– que les professeurs (déjà pour certains bien frileux) auront encore moins de raison de s’opposer à leur hiérarchie lorsque c’est nécessaire. En effet, il deviendrait alors plus difficile de faire grève, de déranger la routine de l’établissement, de refuser des heures supplémentaires qui arrangent la hiérarchie mais bloquent la création de postes, de construire un rapport de force avec celui qui évalue et peut faire « progresser » votre carrière (en terme financier).

Cette réforme n’est pas anodine, elle orchestre bien la transformation du métier d’enseignant, elle illustre parfaitement la volonté générale d’aliéner les travailleurs.

En ligne, la pétition de refus de la réforme :

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