Est-ce bien raisonnable ?

Est-ce bien raisonnable ?

La primaire socialiste a tranché comme nous l’avions prévu : balle
au centre !
Qu’a-t-on voulu nous inculquer pendant quelques semaines,
voire quelques mois de politisation intense ? Que le PS
était le lieu du rassemblement de toute la gauche et que l’essentiel
était désormais de battre Sarkozy par tous les moyens. Tous
les moyens : donc en attirant une part du centre.
Aubry ou Hollande, en tout état de cause, le réalisme et le sérieux
nous étaient annoncés. On ne fera pas n’importe quoi ; on
ne promettra que ce que l’on peut réaliser. Sous-entendu : on ne
peut pas tout.

Admettons. Mais faut-il pour autant ne vouloir… qu’un peu. Si
le « possible », c’est de réduire la dette en comprimant les dépenses
de l’État sans faire payer les circuits financiers responsables
de ladite dette, est-ce bien réaliste ? Si le « réalisme »,
c’est de contourner la difficulté en n’affrontant pas le coeur du
système ; Si c’est l’attirance pour le court terme du spéculatif ou
la conviction que la règle de droit doit céder le pas à la concurrence,
que la dépense sociale est un « coût » qu’il faut comprimer.
Si le réalisme est là, est-ce bien raisonnable ?
Quand un système est à ce point bloqué, le maintien en l’état
est le pire qui se puisse imaginer. En fait, le réalisme est sans
doute en train de changer de camp. Quand le « possible » nous
enfonce dans la crise, c’est « l’impossible » d’hier qui devient le
raisonnable de demain.

Cela, personne ne l’a dit durant les primaires, ni Hollande, ni
Aubry, ni même Montebourg. Il faudra bien chercher ailleurs.
Mais pas ailleurs vers le centre, ni ailleurs vers la marge : ailleurs
bien à gauche.

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