Cheikh Raymond
Il n’a peut-être jamais été aussi urgent de se souvenir du destin tragique de Raymond Leyris, dénommé avec respect Cheikh Raymond, assassiné le 22 juin 1961 dans une rue de Constantine par le FLN. Ce musicien s’épuisa en son temps à conjurer l’inévitable en perpétuant la tradition du Malouf. Une musique arabo-andalouse, plusieurs fois centenaire, née d’un mariage de cultures en Andalousie, servie par des artistes qui élevaient la civilisation commune au-dessus de l’appartenance religieuse ou ethnique. Cet héritage partagé est aujourd’hui redécouvert de part et d’autre des lignes de fracture que certains veulent enflammer. Une anthologie impeccable et un livre passionnant de Bertrand Dicale (auteur également du livret érudit du coffret cd) donnent enfin la mesure de ce que nous avons perdu et de ce que nous pouvons encore sauver.
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