Tuer le fantôme du thatchérisme

Tuer le fantôme du thatchérisme

Un monde se meurt. Le mot d’ordre lancé par Margareth
Thatcher, « TINA » (There is no alternative), qui avait marqué
toute une période, celle de la chute du Mur de Berlin, se
démonétise… Quelque chose tourne à vide dans la pensée
dominante, quelque chose se réveille dans la société. Nous
en avons l’intuition, nous en faisons le pari : un mouvement de
repolitisation est enclenché. Encore aux marges de l’espace
proprement politique, éclaté, incertain, innovant, tâtonnant,
il pointe le bout de son nez, comme porté par la nécessité.
Les dégâts des crises successives, à la fois économiques,
écologiques et démocratiques, ont semé la révolte. Et le
doute. La dévotion aux normes de marché est-elle si inéluctable
? Pourquoi l’avenir ne rimerait plus avec le progrès
humain ? Au nom de quoi paierions-nous « leur » crise ?

Des Indignés en Espagne à la révolte de Tel-Aviv, en passant par
les émeutes en Angleterre, la contestation du néo-libéralisme
et des institutions déficientes s’affirme, parfois avec violence,
en écho à la violence du système. L’alternative n’est pas encore
née, mais l’idée se répand qu’il est inacceptable de voir
les décisions des puissants servir les puissants et qu’il est
temps de retrouver du sens dans la conduite de nos vies,
de reprendre du pouvoir sur nos avoirs, nos savoirs et nos
désirs. Dans les librairies, la pensée critique fait un tabac. Ce
n’est pas un hasard. La résistance est dans l’air du temps.
Elle s’articule à la défiance à l’égard de l’oligarchie et de la
politique telle qu’elle est mal instituée. Seul un mouvement
populaire peut renverser les rapports de force et donner du
crédit aux alternatives sociale et écologique. Ce que nous
savons, c’est que le casse du siècle du capitalisme, paré de
l’arnaque de la dette, ne passera pas sans riposte. Ce qu’il
reste à construire, ce sont des ponts entre le social et le
politique à même de créer les conditions d’un changement
véritable

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