Les 4, 5, 6 et 7 mai prochains, les personnels pénitentiaires organiseront le blocage partiel et progressif des établissements pénitentiaires français. En tant qu’association d’étudiants bénévoles intervenant auprès des personnes incarcérées dans 88 prisons françaises, les intervenants du GENEPI sont susceptibles de voir leur accès en détention compromis. Le GENEPI regrette que les personnels en arrivent à utiliser ce type de moyens pour se faire entendre mais comprend le malaise de la profession. Un surpeuplement massif aux conséquences désastreuses pour les détenus et pour les conditions de travail des personnels. Notre expérience de terrain nous rend spectateur, à chacune de nos interventions en détention, des difficultés auxquelles sont confrontées les personnels pénitentiaires.
Le surpeuplement des établissements pénitentiaires en est à l’origine.
Ainsi, nous sommes témoins de : la baisse de l’offre des activités en détention à mesure que la surpopulation augmente; la gestion difficile des mouvements de détenus qui s’aggrave avec le surpeuplement. L’accès aux activités, primordiales pour lutter contre l’oisiveté en détention et pour rendre la peine utile, en est de fait altéré; l’appauvrissement toujours croissant des rapports humains entre détenus et personnels pénitentiaires dans ce contexte de surpopulation. Cet appauvrissement entraine de plus en plus d’incompréhension, de plus en plus de tensions et donc de plus en plus d’incidents. Cette situation donne souvent aux personnels l’impression d’être loin des missions pour lesquelles ils s’étaient engagés.
L’administration pénitentiaire, seule pour gérer le produit du durcissement des politiques pénales
Les prisons d’aujourd’hui sont le fruit de politiques pénales qui conduisent de plus en plus de nos concitoyens dans les prisons françaises. L’Administration pénitentiaire a, depuis 2002, la charge d’une population ayant augmenté de 25% du fait de l’élargissement des poursuites pénales, de l’alourdissement des peines provoquées par des lois comme celle instaurant les peines plancher, votée en aout 2007. Cette responsabilité, qui devrait être partagée par l’ensemble de la société, est dans la pratique bien souvent laissé à l’administration pénitentiaire qui assume, seule, les conséquences de la dégradation des conditions de détention. Nous espérons que ce coup de force de l’intersyndicale pénitentiaire, lourd de conséquence pour la vie de la détention, aboutira à des négociations rapides et n’aura pas à s’installer dans la durée.
Nous espérons que ce mouvement permettra une prise de conscience de la tension palpable des établissements pénitentiaires chez tous ceux qui y vivent ou y travaillent. Nous espérons que des solutions concrètes à cette situation pourront être apportées dans les délais les plus bref.
Depuis le début du mois d’avril, la campagne du printemps des prisons du GENEPI bat son plein dans toute la France. Cette année, les membres du GENEPI ont choisi pour thème : Ma prison va craquer. Un thème que nous souhaitons être une alarme et non une prémonition. Les bénévoles du GENEPI ont ainsi organiser de nombreux évènements à travers la France.
Contact : Thomas Huet, Vice-président, responsable de la communication et de la sensibilisation du public
communication@genepi.fr


Laisser un commentaire