« Depuis quatre ans, je suis coach et consultante en développement des dirigeants pour un cabinet de conseil international. Une entreprise qui compte entre 600 et 700 personnes. Mon métier consiste à rencontrer des dirigeants dans le monde de l’entreprise mais aussi dans le monde politique. Des maires, des députés ou des sénateurs. J’interviens individuellement, ou bien je rencontre ces dirigeants en petite équipe ou en groupe dans le cadre de séminaires. Mes clients se composent à 95 % de dirigeants de sociétés internationales de tous horizons. Ils gèrent un business dans l’agroalimentaire, l’habillement, l’aéronautique ou les finances. Et comme ces dirigeants ont des équipes réparties sur tout le continent, je suis souvent en déplacement, amenée à travailler aussi bien en français qu’en anglais, allemand, portugais ou espagnol. Ce mode d’activité m’oblige à m’adapter à des cultures différentes. Ce qui n’est pas sans rapport avec mes études dans la mesure où j’ai étudié les relations internationales à Sciences Po.
Une séance de coaching individuel dure entre trois et quatre heures. Le prix moyen tourne autour de 300 à 400 euros par heure. On fait en sorte de se rencontrer sur un terrain neutre, donc souvent dans nos bureaux, afin que le dirigeant ne soit pas dérangé par son environnement professionnel. On définit un objectif qui peut avoir trait avec des questions de business ou de carrière. Ensuite on passe en revue les effectifs de son équipe afin de savoir où en est chaque collaborateur. Quelles sont ses difficultés ? Quelle est son autonomie au travail ? On regarde ce que le dirigeant connaît de ses collaborateurs et ce qu’il ne connaît pas. Et comment il peut soutenir ses employés. Cette séance débouche sur un plan d’action que le dirigeant applique à son équipe. Car tous les chefs ne savent pas comment apporter un soutien à leurs collaborateurs. Ils ont souvent le nez dans le guidon et ne pensent pas toujours à poser les bonnes questions. Donc on apprend ensemble à conduire un entretien. En décortiquant ses problèmes, je lui donne les conseils et les outils dont il a besoin pour mieux travailler à son poste de dirigeant. Des méthodes, des techniques ou des conseils plus génériques sur la façon de gérer une équipe, de monter un projet, de motiver ses collaborateurs. J’analyse la situation en fonction des faits et de mon interprétation personnelle, mon jugement.
J’aime le fait d’être rémunérée pour qu’on me raconte des histoires. J’adore découvrir des personnes et des univers différents. Il n’y a aucun risque de routine ou d’ennui dans ce métier. C’est très stimulant intellectuellement. Humainement aussi, j’ai vraiment l’impression de servir à quelque chose. En travaillant avec un dirigeant, je contribue à améliorer la façon dont est traitée toute une équipe. J’éprouve un sentiment d’utilité. Le métier de coach me satisfait pleinement. » Recueilli par Jean-Baptiste Ferrière
Regards n°48, Février 2008
Laisser un commentaire