Danser, c’est penser un peu

Des idées sympathiques (en l’occurrence féministes) ne font pas forcément un bon disque. Ne caricaturons pas. L’album de Bebe ne mérite ni un excès d’honneur, ni tant d’indignité. Honnête album de pop espagnole, teinté de Dylan, d’un peu de ska, et quelques scratchs pour faire moderne, Pafuera Telaranas ne trompe personne sur la marchandise. Rien n’y manque, ballades, morceaux dansants, hommage au flamenco. Et il se vend par caisses. Son single « Malo » a connu un succès comparable au « tomber la chemise » de Zebda (qui ne s’en sont toujours remis). De fait, quelle que soit l’estime que nous inspire l’artiste, elle correspond aussi à une nouvelle stratégie des maisons de disques. L’altermondialisme est un créneau qu’elles ne pouvaient abandonner aussi facilement, surtout en cette période de chute des ventes. Manu Chao avait déjà démontré toute la vigueur commerciale de cette démarche, surtout sur le filon latino. Il faut trouver à tout prix le moyen d’attirer l’acheteur. De lui démontrer qu’il achète autre chose qu’un simple disque, surtout quand le téléchargement est gratuit. C’est le travail du marketing. Et l’argument « chanteuse engagée » revient en force. On pourra s’en réjouir, preuve que le public ne cherche pas qu’à se vider la tête quand il veut danser. Seul problème, n’est pas les Clash ou Noir Désir qui veut. Et Bebe manque de souffle pour venir courir en leur compagnie.

/Bebe, « Pafuera Telaranas », 14,90 e/

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