Et si notre actuel Président se prenait à penser comme Louis-Napoléon Bonaparte ?
Depuis 2015 et ses lois d’exception – et surtout depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017 –, on peut dire sans paraître exagérer le moins du monde que les libertés publiques reculent dans notre pays et que la violence du maintien de l’ordre augmente, à en juger par les nombreuses mutilations et les morts d’un jeune à Nantes ou d’une grand-mère à Marseille. La démocratie parlementaire ne se porte guère mieux, puisqu’après l’utilisation étrange de la Constitution pour empêcher un vote de l’Assemblée sur la loi des retraites, on interdit à la même Assemblée tout débat sur le sujet, en utilisant tous les artifices possibles. On a abouti à une situation cocasse où le groupe de parlementaires LIOT, composé de modérés et pas de révolutionnaires assoiffés de sang, s’est mis très en colère, ce qui nous rappelle – au passage – que les révolutions se produisent quand les modérés se mettent vraiment en colère, les révolutionnaires seuls n’y arrivant généralement pas.
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De fait, ces bricolages institutionnels envoient aux citoyens le message suivant que « voter ne sert plus à rien puisqu’on trouvera toujours un moyen détourné pour faire ce qu’on a décidé et vos députés ne pourront même plus débattre » et sont un pas de plus vers l’établissement d’un régime qualifié par certains comme étant une démocratie de faible intensité, illibéral, autoritaire, voire dictatorial. Nul doute que cette dérive institutionnelle pourra servir de précédent à un régime d’extrême droite qui aura beau jeu de dire « Nous n’inventons rien, nous faisons juste ce qui a déjà été fait par ceux qui nous ont précédés ».
Certains se rassureront peut-être en se disant que, en 2027, Emmanuel Macron ne pourra pas se représenter et que toutes ces dérives s’arrêteront. Ils auraient tort, puisqu’on sait que Vladimir Poutine, devant la même limitation du nombre de mandats, a su trouver la parade. Si Vladimir Poutine a su se maintenir au pouvoir sans discontinuer, passant du rôle de Premier ministre en 1999 à Président de la Fédération de Russie en 2000, puis à Premier ministre en 2008, puis de nouveau à Président de la Fédération de Russie en 2012, et ceci au moins jusqu’en 2036, en utilisant toutes les ficelles de la Constitution de Russie, rien n’interdit de penser qu’une évolution de « Emmanuel Macron, président de la République » vers autre chose soit impossible : il va bien trouver un truc. Après tout, c’est bien ce qu’a fait Louis-Napoléon Bonaparte, passé de président de la République à « Napoléon III, Empereur des Français », en utilisant tous les moyens à sa disposition…
Une telle évolution de notre pays est impossible bien sûr… oui, c’est sûr, c’est de la blague… ça ne peut pas arriver, voyons… il n’oserait pas… hein ? Il n’oserait pas… dites… on ne va pas l’avoir pendant 40 ans… si ?
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