L’audiovisuel, l’oeil de Bruxelles

Les subventions que l’Etat a accordées à France 2 et France 3 confèrent à ces entreprises un avantage économique sur leurs concurrents. » Karel Van Miert, le redoutable commissaire européen chargé de la concurrence, est donc à nouveau reparti en guerre contre le service public dans l’audiovisuel européen, et français plus particulièrement. L’objet du litige est de savoir si une chaîne publique peut à la fois bénéficier de crédits publics et de recettes publicitaires. Une chaîne bénéficiant des aides de l’Etat a, normalement, la possibilité de vendre moins cher son espace publicitaire puisqu’elle n’en dépend pas intégralement.

Or, non seulement cette situation peut compromettre les concurrents privés (rappelons quand même que TF1 est la plus grosse chaîne privée européenne !), mais elle peut aussi empêcher tout investisseur étranger de s’implanter en France. Et au sein de l’Union européenne, sont interdites les aides d’Etat qui peuvent générer la concurrence. C’est pourquoi Bruxelles a demandé au gouvernement français de lui fournir exactement les statuts définissant les missions de ces chaînes ainsi que les moyens qui leur sont accordés depuis dix ans.

Même si elle est particulièrement embarrassante, cette injonction de Bruxelles peut apporter un peu d’eau au moulin de la loi sur l’audiovisuel qui prévoit une réduction de la publicité sur les chaînes publiques (voir article) mais qui a du mal à aboutir. Notons par ailleurs que les Français ne sont pas isolés dans le collimateur de Karel Van Miert puisque tous les pays du Sud de l’Europe y sont présents. Nous appartenons donc bien à la tradition latine qui n’a pas encore fini de s’opposer au libéralisme des pays du Nord. L’Europe ne se fera pas sans mal.

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