François Thiollet : « Ce n’est pas tant EELV qui suscite des polémiques que le gouvernement qui focalise sur nous »

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Nouvelle polémique (stérile ?) après la décision de Grégory Doucet, le maire EELV de Lyon, de proposer un menu unique sans viande aux cantines scolaires pour respecter les consignes sanitaires. Ces polémiques sont-elles un problème pour les Verts dans leur conquête du pouvoir ? On en parle avec François Thiollet, membre du bureau national d’EELV délégué au projet.

UNE MIDINALE À VOIR…

 

ET À LIRE…

 Sur les polémiques suscitées par des décisions locales d’EELV 
« Ce n’est pas tant nous qui suscitons des polémiques que des gens, notamment le gouvernement, qui cherchent à focaliser sur ce que font les Verts. »
« La mesure [de menu sans viande à la cantine à Lyon] est la même que celle qui avait été prise par Gérard Collomb pendant le premier confinement. »
« Les écologistes sont sur des terrains habituels de politique locale mais ils ont des propositions qui tranchent par rapport à ce qui pouvait se faire d’habitude. »
« Il y a une volonté claire du gouvernement de faire passer les écologistes pour des amish qui veulent le retour à la bougie (…). Mais c’est un discours caricatural qui a peu de prise sur la population. »
« L’agriculture que l’on défend est plutôt une agriculture traditionnelle (…). Dans une certaine mesure, les vrais conservateurs, ça pourrait être nous. »
« Les communes qui font le plus pour les repas végétariens sont aussi les communes qui font le plus pour la production locale de viande de qualité. »
« On ne défend pas l’interdiction ou la fin de la viande. On défend le fait que, sur la viande comme sur tous les produits, on cherche à produire des produits de qualité, évidemment qui seront plus chers mais qui permettront à l’éleveur d’être mieux rémunéré, ce qui les placera dans des situations qui permettront la transition écologique. »
« La plupart des gens ne mangent pas de la viande à chaque repas… et ce n’est pas une question de coût mais de choix de mode de vie. »

 Sur EELV et la science 
« On a un niveau de scientificité, sur le nucléaire comme sur plein d’autres sujets, qui est supérieur à la moyenne dans le mouvement écologiste. »
« La question de la sortie du nucléaire ne doit pas être une question scientifique mais une question de choix politique : est-ce que l’on choisit de faire un petit peu d’électricité avec du nucléaire pendant 50 ans au risque d’avoir des accidents nucléaires qu’on a, à peu près, tous les vingt ans, et en sacrifiant les générations futures à cause des déchets nucléaires qui seront stockés pendant plusieurs milliers d’années ? »
« Sur la 5G, on n’a pas demandé l’arrêt immédiat : on a demandé un moratoire, un débat public qui permette aux gens de faire des choix. Aujourd’hui, le gouvernement passe en force parce que les opérateurs veulent tout de suite développer la 5G alors que ce n’est pas un besoin des habitants. »

 Sur le projet politique global d’EELV 
« Je ne sais pas s’il y a des grandes et des petites politiques. »
« L’enjeu, dans mon petit village, c’est d’avoir un marché le dimanche. Ce combat local me paraît tout aussi important que le débat sur le nucléaire ou les valeurs de la République. »
« Je ne crois pas qu’il y ait de hiérarchies à faire entre les différentes échelles de politique et que le sens d’un parti qui veut gouverner, c’est la capacité à parler au niveau national. »
« La capacité à parler au niveau national, c’est aussi la capacité à dire ce que l’on fait au niveau local pour changer les choses. »
« Le but, c’est d’avoir un projet qui puisse susciter une large adhésion en changeant rapidement les choses. »
« Il y a une responsabilité des écologistes à dire que les mesures qui doivent être prises doivent être beaucoup plus ambitieuses que celles que l’on prend aujourd’hui. »
« On ne va jamais être dans l’invective : on doit faire la transformation mais avec l’ensemble de la population (…). Par exemple, on doit faire le changement avec les agriculteurs aussi. »
« L’objectif pour nous, c’est d’avoir un projet radical – ce que les écologistes défendent depuis plusieurs années – et qu’on soit en capacité de rassembler de façon sereine et optimiste autour de ce projet. »

 Sur la boboécologie 
« Il y a une sociologie qui fait qu’il y a plus de militants écologistes dans les grandes villes. Mais il y en aussi dans les campagnes ! »
« Dans le milieu rural, quand vous vous présentez dans un petit village, vous n’affichez pas trop la couleur écologiste parce que, souvent, vous avez un retour de flamme et vous suscitez une opposition face à vous. »
« Dans les grandes villes, c’est aussi le mode de scrutin qui permet une meilleure représentation des Verts. »

 Sur la stratégie électorale 
« Pour les écologistes, gagner une région, c’est possible. La condition, c’est de pouvoir porter la dynamique écologiste au premier tour et disant que l’écologie politique, c’est la véritable alternative au libéralisme et au nationalisme. »
« Dans un deuxième temps, il faudra rassembler les autres forces de gauche qui portent des valeurs proches comme celles du socialisme ou du communisme. »
« Aux régionales, il n’y a de stratégie d’alliances décidée au niveau national. »

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