Le gouvernement a fait le choix de maintenir les commerces fermés pour quinze jour encore, laissant entrevoir la possibilité d’une réouverture le 1er décembre – si toutefois l’évolution de la crise sanitaire le permet. Karl Ghazi, porte-parole de la CGT commerce de Paris, est l’invité de #LaMidinale.
UNE MIDINALE À VOIR…
ET À LIRE…
Sur le maintien de la fermeture des commerces
« On comprend la dimension sanitaire et on ne conteste pas la gravité de la situation même si on conteste la gestion chaotique et l’imprévoyance du gouvernement face à une deuxième vague qui s’annonçait depuis quelques temps. »
« Ce qu’on ne comprend c’est la manière dont le gouvernement accompagne les entreprises en difficultés. »
« Il faudrait une intervention plus énergétique de l’Etat. »
« Il faut des contre parties aux aides de l’Etat en matière de protection de l’emploi. »
« Certaines entreprises se saisissent de la crise du Covid pour fermer boutique et supprimer des emplois. »
Sur prêt garantit par l’Etat
« Si on ne fait qu’aggraver l’endettement des entreprises, les salariés vont finir par le payer. »
« C’est les salariés qui vont payer l’endettement des entreprises. »
« Le PGE permet à des magasins comme la FNAC ou Darty d’obtenir des aides colossales de l’Etat mais s’ils doivent rembourser ces aides, il est fort probable qu’ils cherchent d’abord à les rembourser sur le dos des salariés. Donc ces aides devraient n’être données qu’à la stricte condition du maintien de l’emploi. »
Sur la situation de l’emploi dans le commerce
« On a des suppressions d’emplois en cascade. Tous les jours. C’est impressionnant. On n’a jamais vu ça. »
« Le commerce est dans une situation qui rappelle celle de la sidérurgie il y a 40 ans. »
« Il y des licenciements secs dans les hôtels-cafés-restaurants alors qu’on sait que leur activité va reprendre. L’Etat ne fait rien pour empêcher cela. »
« On est dans une situation catastrophique en matière d’emploi. »
« Des pans entiers du commerce sont en train de s’écrouler – comme le commerce de l’habillement par exemple. »
« Dans l’habillement, un quart voire un tiers des effectifs sont menacés. »
« Il y a beaucoup d’entreprises, celles qu’on appelle les indépendants, qui disparaissent sans faire de bruit parce qu’il n’y a pas de PSE, il n’y a pas de statistiques. Ils passent sous les écrans de radars de la DIRECCTE et de l’inspection du travail. »
Sur la possibilité de Noël de sauver l’année des commerces
« Une année sans Noël est insurmontable pour le petit commerçant. Mais une année avec Noël ne va pas forcément le sauver parce que Noël est déjà intégré dans ses budgets. »
« Sans une intervention contrôlée et maîtrisée de l’Etat, le désastre va être consommé. »
« Le commerce de détail physique abordait la période de Noël déjà très affaibli par la croissance très importante du commerce en ligne. »
Sur la possibilité de choisir collectivement les biens essentiels et les non-essentiels
« Si le choix de déterminer collectivement ce qui est essentiel et ce qui ne l’est pas, il existerait pour tout. Mais ces mécanismes démocratiques n’existent aujourd’hui pas. »
« Ce qui amène à une surconsommation de biens inutiles, c’est ce qui sous-tend le système que l’on combat. »
« Il est vain, quand on nous propose des biens nouveaux à la consommation, d’imaginer que les gens vont changer de comportement alors que l’offre continue de se diversifier de manière extrêmement vive. »


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