Une alliance entre Mélenchon et Hamon? Ils y croient encore

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Ils sont les irréductibles de l’union de la gauche et d’une fusion des candidatures Mélenchon-Hamon. Présents à la marche du 18 mars, ils n’ont pas encore rendu les armes, même s’ils sentent bien que ce scénario est chaque jour moins probable.

Ils ont promis de se rassembler toutes les semaines jusqu’à la présidentielle, place de la République à Paris, et dans une vingtaine d’autres villes de France. « Ils », c’est le collectif « 1maispas3 », qui milite pour une candidature commune Hamon-Jadot-Mélenchon. Une initiative née à la suite d’une pétition lancée sur change.org qui a rassemblé près de 80.000 signatures. Ils ne sont qu’une poignée à chaque fois, quelques dizaines, mais ils y croient encore.

«Unité, unité, unité », scandent en tapant sur une cloche une vingtaine de militants ce samedi 18 mars, place de la Bastille, pendant la manifestation pour une VIe République organisée par la France insoumise et le candidat Jean-Luc Mélenchon. Autour, les réactions sont plutôt froides. « Vous n’en avez pas assez bouffé ? », lance un passant. « Ça existe déjà un truc avec des écolos, des communistes et des socialistes, ça s’appelle la France insoumise », leur crie une femme.

Dépassement des divisions

Lucides, ils ont compris que « beaucoup de gens n’y croient plus », explique Benjamin Lemesle, un des membres actifs du collectif, qui se présente comme un « indépendant » affilié à aucun parti. Ce qui n’empêche, selon lui, qu’un « paquet de gens l’espèrent ». Et il y a selon eux encore des raisons d’espérer : « Si les Vallsistes dégagent… », suggère Christian Raynaud, militant EELV. Mélenchon, « fantasque comme il est », ajoute-t-il, peut encore décider au dernier moment de se désister. « Quand on additionne les voix de l’un et de l’autre, on est au second tour. D’autres personnes vont faire ce raisonnement mathématique », complète François Joffres, ex-militant FSU, aujourd’hui plus proche d’EELV.

[Lire aussi : « Gauche : choisir entre deux méthodes »]

« Oui mais ça n’est pas une simple addition de voix, s’ils font mal les choses ils peuvent tout perdre », nuance Clément (qui a souhaité garder l’anonymat). Entre eux, ils ne sont pas toujours d’accord, et leur union se veut justement un exemple de ce dépassement des divisions.

« Embourbés dans la dynamique de la Ve République »

Ce qui les mine, ce ne sont pas les désaccords, mais le temps qui passe, qui chaque jour réduit l’horizon. Clément constate que la mobilisation pour une union de la gauche est « en baisse » et se dit de plus en plus « pessimiste ». Il est particulièrement déçu du refus des deux protagonistes de débattre ensemble. « Plus le temps passe, plus cela devient difficile », abonde Roland Mérieux, membre de l’équipe d’animation d’Ensemble (contacté par téléphone).


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Ce signataire de l’Appel des 100, qui demandait à Hamon et Mélenchon de « négocier », juge qu’il y a « beaucoup de paroles avancées » mais que les candidats restent « très embourbés dans la dynamique de la Vè République » : « Il ne suffit pas d’avoir un discours sur la VIe République, il faut que le discours soit suivi d’actes. Chacun des candidats a sa légitimité, mais la légitimité de chacun ne fait pas l’intérêt du peuple de gauche. Il faut qu’ils se réveillent ». Il leur reste encore un mois.

@audelorriaux

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